mardi 12 mai 2009

DRIRE, vendredi 20 février

La DRIRE, ou Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement, est l'un des acteurs majeurs en ce qui concerne les problèmes miniers en Guyane.

Au niveau national, la Drire est un service déconcentré du ministère de l'écologie, de l'énergie et du développement durable mais opère pour des missions relevant du ministère des finances et de l'industrie. L'organisation est matricielle :
géographique : subdivisions régionales
fonctionnelle : division par activité.

Le champ d'activité de la Drire est divers : énergie, écologie, sous-sol mines et carrières, métrologie... En ce qui concerne la Guyane, zone aurifère, un des rôles de la Drire est la charge de dossiers de titres miniers (permis de recherche, exploitation et concessions), mais également de faire appliquer les règles environnementales en vigueur. Enfin, le développement industriel est une mission d'accompagnement des PMI pour "booster" l'économie locale.

Ceci conclut la note introduction sur la Drire. Venons-en au rendez-vous à proprement parler, avec Philippe Combe, directeur de l'industrie, de la recherche et de l'environnement. Soyons honnête, les discussions informelles précédant ce rendez-vous diverses personnes (membres d'associations écologiques, commerçant locaux, industriels de la mine, etc...) nous avaient préparé à affronter des gens hautains, appliquant les directives de Paris sans avoir aucune idée du terrain Guyanais. Nous avons eu une assez importante désillusion...

Nous avons rencontré un homme très ouvert et inquiet de la situation Guyanaise. Un regard par forcément objectif mais clairement sans langue de bois. La Drire a, il faut le reconnaître, un mauvais rôle en Guyane. En permanence sous les sollicitations des industriels miniers, des écologistes, des élus locaux et enfin des "têtes pensantes" de Paris, la position que prendre la Drire Antilles-Guyane relève presque d'un numéro d'équilibriste.

Beaucoup de ce qui a été dit durant cet entretien privilégié était de nature confidentielle. A vrai dire, il n'y a pas eu de secret d'état dévoilés mais certaines vérités polémiques méritent de pas s'ébruiter sur un blog public.

Toujours est-il que le problème de l'orpaillage (légal et illégal) en Guyane pose un sérieux problème... Il faut savoir que de toute façon, la Guyane ne pèse pas lourd sur le marché mondiale de l'or : 0,1 %. La présence ou non de la Guyane sur ce marché n'a pas donc d'effet économique notable au niveau mondial, ce qui est différent du cas de la nouvelle Calédonie (pesant 25% dans le marché du Nickel) . 

Toutefois, de nombreux gisements identifiés par BRGM entre 1973 et 1993  ont constitué un "appel d'offre implicite" pour des industriels étrangers. En effet, les gros gisements d'or primaire ne peuvent être pris en charge que par de gros investisseurs compte tenu des lourds moyen techniques nécessaire. Or, il n'y a jamais eu de grosse mine d'or en Guyane, seuls les artisans et moyennes industries s'y attellent.

Pourquoi ? Ce ne sont pas les projet qui ont manqué. Le cas Cambior (filiaile du canadien Iamgold), un "quasi scandale" aux yeux de certain, est représentatif de l'ambiance du secteur économique aurifère en guyane. Il s'agit du refus net de N. Sarkozy par son pouvoir discrétionnaire du projet de Iamgold à la montagne Kaw, après des années d'investissement en recherche de la part de cette dernière (une centaine de millions d'euros), engagements en termes de protection de l'environnement (même le grenelle de l'environnement avait été favorable à ce projet) et en assurant un taux de 80% d'employés guyanais sur site. Une décision étonnante puisque les plus féroces détracteurs de ce projet pensaient, quelques jours avant ce véto, que le combat était perdu. La polémique reste ouverte et les questions sont nombreuses et passionnantes...

-que rapporte réellement la mine à la guyane
-comment exploiter durablement le secteur
-le problème de la lutte contre l'orpaillage clandestin
-pourquoi l'état français fait des yeux si doux quand il s'agît de déforester des kilomètres carrés pour installer Soyouz au CSG tandis que le projet Cambior fût refusé pour raison écologique ?

Nous ne prétendons pas avoir les réponses, et le débat reste bien ouvert...


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