jeudi 12 février 2009

Dimanche 8: le bagne de Saint Laurent du Maroni.




Dimanche 8: le bagne de Saint Laurent du Maroni.

Quand la métropole a commencé à trouver sales - "grâce" aux descriptions de Victor Hugo - les bagnes de Toulon et de l'île de Ré, ils ont décidé d'envoyer ailleurs leurs "éléments dangereux". C'est ainsi que, de 1852 à 1946, des centaines de bagnards ont vécu l'enfer dans les "établissements" d'outre-mer, en Guyane notamment : Papillon, Dreyfus...

C'est ainsi qu'est né le Camp de la Transportation que nous avons visité. Du camp des relégués - voleurs, délits mineur - au camp des "libérés" - sujets au principe de doublement systématique de la peine, ils "logeaient" au bagne et cherchaient du travail dans la journée, satisfaisant ainsi les aspirations de la métropole à peupler la Guyane - puis au "Blockhaus", banc de béton où étaient menottés côte à côte et boulet au pied les criminels de sang, nous nous mettons dans la peau, tantôt du bagnard, tantôt de ceux qui les condamnaient sans savoir.

Nous découvrons ensuite un autre aspect de la Guyane: la cohabitation entre des populations très différentes, notamment la communauté Hmong, réfugiés de Laos, boat people qui se chargent de la quasi-totalité de l'agriculture en Guyane. À Javouhay, bourgade isolée entièrement Hmong, ils vendent donc le produit de leur travail agricole.

Un petit détour à la plage des Hattes, où les tortues pondent leurs rejetons - avec un taux de survie infime - ne nous laisse entrapercevoir aucune tortue, mais nous fait comprendre pourquoi le tourisme est si peu développé en Guyane: les tour operators préfèrent l'eau turquoise, et le ciel bleu. Mais nous on aime la vraie Guyane, la Guyane authentique. La pluie diluvienne, la chaleur humide et les moustiques voraces ont fait en particulier le bonheur de nos deux invités de marque (attention la réouverture d'un bagne spécial mineur dissident n'est pas à exclure...). Nous avons également eu notre premier contact avec les peuple Guyanais les plus anciens: les amérindiens.

Ce soir là, nous avons découvert les joies de la culture Guyanaise lors de la fête de Carnaval où nous avons entendu les talents guitaristiques de monsieur le Maire de Saint Laurent du Maroni, ministre du tourisme sous le gouvernement Villepin, Léon Bertrand: depuis l'Epiphanie jusqu'au mercredi des Cendres c'est la periode du Carnaval. Marivaux ne ferait pas mieux: les Touloulous pour les femmes et Tololos pour les hommes sont couverts de la tete aux pieds par de magnifiques tissus brodés. Le principe du carnaval est le suivant: lors d'une soirée à thème, la soirée des Touloulous par exemple, les femmes sont déguisées (Touloulous). Méconnaissables, elles choisissent un hommes et l'invitent à danser un zouk local très "caliente". L'homme ne peut refuser et ainsi, des femmes de tous les rangs ou de toutes les origines peuvent danser avec des hommes de tout rang et de toute origine sans être démasquées. Ce carnaval est d'une importance capitale pour cette région où l'équilibre entre les nombreuses minorités qui la compose reste très fragile.

Ne le cachons pas, cela aura aussi été l'occasion pour nous de découvrir la fête à la mode Guyanaise. Un concept à importer, pour sûr.

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