mardi 12 mai 2009

Mine Boulanger

La visite de la Mine Boulanger nous plonge au coeur des problématiques de l'orpaillage en Guyane : méthodes d'extraction légale versus méthodes illégales, difficulté du travail sur le terrain, difficultés économiques des entreprises minières...

*Difficultés économiques*
La visite débute dans le bureau de l'entreprise à Cayenne. Le bureau est petit et encombré d'archives, documents géologiques, d'exploration, cartes et histoire des mines. On nous explique la situation de la Mine Boulanger : les contraintes imposées par l'Etat sont draconiennes et catastrophiques pour la rentabilité des Mines légales, qui sont passées du nombre de 50 à quelques 5 mines en moins de 10 ans. En effet, malgré le cours élevé de l'or en 2009, l'extraction est difficile et chère : pour préserver l'environnement des dégâts précédemment causés par l'extraction de l'or au mercure (que l'on dit à l'origine des malformations observées dans les tribus indiennes de Guyane), tout recours à des procédés chimique est interdite. L'extraction se fait donc par différents stades de gravimétrie allant du plus grossier à la main (pour détecter les grosses pépites) au tri fin, utilisant des tables vibrantes pour séparer les grains d'or des grains de sable et autres éléments présents dans les rivières. Par ailleurs, les salaires minimaux sont élevés et de nombreuses contraintes écologique imposent un investissement dans la réhabilitation de forêts à la fin de l'exploitation, le tout étant étroitement surveillé par la DRIRE (Directions Régionales de l'Industrie de la Recherche et de l'Environnement).Le dirigeant de la Mine nous expliquera par la suite qu'il a peu d'espoirs quant à la survie de la Mine Boulanger en raison de ces problèmes d'ordre économique et législatif.

*Découverte de la mine*
Nous nous rendons ensuite sur le site de la Mine située sur la piste Coralie à une heure environ de route en changeant de véhicule pour rouler en pick-up, plus adaptés aux conditions du terrain, le terrain devenant en effet impraticable : à la route goudronnée succède un sentier de terre modelé par les pluies, aux paysages relativement dégagés (sans toutefois de vision au loin en raison des collines qui vallonent le pays et la haute végétation) succèdent à la forêt où l'on ne voit plus que branchages, arbres, herbes. Plus les pick-up s'enfoncent dans la piste, plus l'impression d'être coupés du monde s'agrandit. Il n'y a plus que les couleurs vertes de la végétation, orange-marron du sol boueux des zones déforestées.
Lorsque nous arrivons sur les bassins d'extraction appelés barranques, la pluie tombe violemment, nous trempant jusqu'aux os et rendant le terrain dangereux. La voiture s'embourbe et les jambes s'enfoncent parfois jusqu'aux genoux colorant les vêtements de cet orange si typique.

*Extraction*
L'or affluviale se trouve dans les sédiments provenant de l'érosion de roches qui contenaient originellement de l'or. Il est présent dans l'eau et les argiles sous forme de pépites (pouvant aller jusqu'à la taille d'un paquet de cigarettes pour le plus record de la Mine Boulanger) et de paillettes d'or. Le plus grand problème vient du fait que la concentration d'or est très faible et qu'il faut donc trier de grands volumes d'argile pour obtenir des quantités raisonnables d'or.

Le principe est schématiquement le suivant : les orpailleurs détournent la rivière (appelée crique en Guyane) dans laquelle a été détecté de l'or, et l'argile est extrait à l'aide de sortes de "lances à eaux" appelées lances monitor qui permettent de liquéfier l'argile, envoyé ensuite grâce à des pompes sur des tapis inclinés recouverts de moquette gorssière permettant d'"accrocher" l'or et les particules de même taille. Et effectivement, une dizaine de minutes passées à chercher dans la moquette, les filles repartent avec quelques jolies paillettes d'or. La boue est ensuite envoyée dans les barranques, bassins que l'on observe en vue aérienne, où elle décante.
On apprends aussi l'origine du mot "orpaillage", "or" et "paille" car les tapis utilisés avant étaient faits en paille et non en moquette, d'où l'association de mots.
Nous nous rendons ensuite au centre du campement, là où les particules recueillies sur les moquettes sont triées plus finement à l'aide de tables vibrantes qui permettent de séparer les particules par gravimétrie. Nous y rencontrons le dirigeant de la boite, jeune homme énergique et souriant, qui coule un lingot d'or sous nos yeux ébahis à partir de la poussière d'or obtenue après les procédés que nous avons entr'aperçus. Bien évidemment, cette poussière n'est pas pure. Par conséquent, il est nécessaire d'employer soit du mercure, interdit aujourd'hui, soit du zinc qui permet de remplacer ce dernier et de permettre la agglomération de l'or en un lingot. Le lingot qui ressort du four est d'une valeur d'environ 10 000 euros, et nous laisse rêveurs.

*Conditions de vie sur le site*
Le soleil est de nouveau sorti et la chaleur de l'air est même à l'ombre presque insupportable. cette visite nous permet aussi d'observer la vie sur le site : nous remarquons qu'il y a beaucoup de brésiliens et on nous explique qu'ils vivent souvent sur le campement pendant des durées plus ou moins longues, le voyage pour rentrer n'étant pas des plus faciles. La nourriture du midi est servie dans de grands bacs métalliques fermés par un couvercle pour éloigner les mouches, et on y mange sur de grandes tables de bois. De nombreuses pièces de grande valeur pour réparer les machines sont stockées dans des hangars de bois non hermétiquement fermés, et donc très sensibles à la rouille. On prend alors conscience de la difficulté de la vie ici : le soleil est aussi extrême dans ses manifestations que la pluie, l'éloignement de toute zone "civilisée" rend plus difficile l'accès au travail et le retour au foyer, le risque, enfin, dû à l'or lui-même, à savoir le banditisme (en 2003, la Mine Boulanger a essuyé une "attaque à main armée" entraînant un mort parmi les travailleurs de la mine). Nous comprenons alors la nature du travail sur le terrain, de ses nombreux risques et contraintes : c'est une véritable aventure que de travailler ici !

*Plantation d'arbres*
Pour pouvoir continuer l'extraction d'or et alléger les pressions des groupes écologistes, Boulanger tente de repeupler la forêt d'arbres. Cette "reforestation" est un travail délicat, car la pousse des arbres en Guyane est complexe : certains arbres nécessitent la lumière directe, d'autres ne peuvent s'en accomoder pour démarrer leur pousse, certains nécessitent une certaine humdité, d'autres un terrain végétal, sachant que la déforestation nécessaire à l'extraction de l'or induit une perte totale de cet équilibre. Des tests sont menés sur ces terrains visant à mieux comprendre la croissance des différentes espèces. Un des grands problèmes est d'éviter la plantation d'arbres colonisateurs non présents naturellement en Guyane pour éviter de perturber l'écosystème guyanais. Sur le retour nous avons donc pu observer des parcelles de terrains replantées, notamment avec des Accacias, espèce qui pousse rapidement et aisément sur sol nu.

*La fin d'un voyage dans le voyage*
Nous sommes partis de la Mine sans grand espoir de la revoir un jour, étant donné les paroles pessimistes des dirigeants : peu d'espoirs pour cette PME qui marche sur la corde. Mais sans aucun doute cette journée nous aura ouvert les yeux sur la complexité du travail des mineurs, même des temps modernes, et sur les multiples efforts réalisés par ceux-ci pour que la mine continue de tourner, efforts souvent peu reconnus par le grand public qui ne voit dans la mine d'or qu'un pollueur au mercure indifférent à l'environnement.

Institut Pasteur de la Guyane


Professeur André Spiegel, le directeur de l’Institut Pasteur (IP) de la Guyane nous a présenté cette fondation privée reconnue d’intérêt publique. L’IP de la Guyane s’intègre dans un réseau international des Instituts Pasteur qui regroupe 29 instituts et l’IP de Paris. L’ensemble représente 9000 personnes.


Ce réseau est un atout pour détecter les maladies émergentes. L’IP de la Guyane dépend directement de l’IP à Paris contrairement à d’autres IP plus autonome. Cela fera 69 années de présence en Guyane en décembre 2009. L’Institut Pasteur succède à l’Institut d’hygiène et de bactériologie fondé en mars 1914. L’IP de la Guyane est implanté en centre ville sur un terrain de 2 hectares.
Le but de l’IP de la Guyane est de contribuer à la prévention et au traitement des maladies par des activités de recherches de santé publique et de formation. A 90%, les maladies étudiées (principalement infectieuses) concernent directement la population de la Guyane et de la région amazonienne. A partir des problèmes de santé publique, sont développées des activités de recherches.

L’IP regroupe plusieurs laboratoires de recherche:
-deux laboratoires de virologie :
1) Le Laboratoire VIROL- Centre nationale de références des arbovirus/grippe and flu (grippe aviaire) (CNRA). Un arbovirus est une classe de virus transmis par des arthropodes, c'est-à-dire des animaux possédant des pattes articulés tels que les insectes ou les arachnides principalement. Ceux qui nous intéresse particulièrement en Guyane sont la dengue, la fièvre jaune ou encore la chikungunya.
2) Le laboratoire des interactions virus-hôtes (LIVH) s’occupant plus particulièrement du VIH.
-Un bâtiment de parasitologie comprenant le Centre national de référence de la chimiorésistance du paludisme (résistance aux médicaments anti-malarique), un laboratoire d’immunologie des leishmanioses. La Guyane est une zone de forte résistance d’une part du moustique aux insecticides et du paludisme aux médicaments, ce qui fait que l’on doit être sous silo-prophylaxie type malarone(pour un séjour court) ou doxicicline (pour séjour plus long)
-Une unité d’entomologie Ento. C’est une unité très importante car en Guyane les maladies infectieuses sont à transmission vectorielle c'est-à-dire que l’agent pathogène vivant (parasite, virus ou bactérie) peut se transmettre à l’homme grâce à un vecteur tel que le moustique.
-Une unité d’épidémiologie
-Deux laboratoires d’analyses :
1) Le Laboratoire d’Analyse de Biologie Médicale (LBM) qui fait des examens spécialisés pour diagnostiquer des maladies
2) Le Laboratoire d’Hygiène Environnement (LHE) qui effectue le contrôle sanitaire des eaux et des aliments (microbiologie)
Ces infrastructures sont dédiées aux activités de santé publiques c'est-à-dire directement au profit de la population.
-Un centre de traitement antirabique qui prend en charge les morsures ou griffures animales. Il y a eu un cas humain diagnostiqué en Guyane l’an passé en mai 2008 sur un autochtone, alors qu’aucun cas diagnostiqué en France depuis 1920.
Il y a aussi une animalerie et une ancienne primatologie. Les recherches sur primates servaient à comprendre comment s’acquérait l’immunité au parasite et obtenir finalement un vaccin contre le paludisme. Après avoir enlevé la rate des singes, on injectait le paludisme et on regardait comment ils réagissaient. Mais à l’heure actuelle l’expérimentation sur les primates impose des conditions d’élevage et d’expérimentation tellement réglementées que cela coûte extrêmement cher, ce qui a conduit l’IP a cesser son élevage de singe (sur les 600, 250 ont été envoyés au Brésil dans une immense animalerie, la fondation AMSUD-Pasteur. L’animalerie de souris sert pour les diagnostics et la recherche sur les arbovirus. Cette animalerie est surveillée de près par les services vétérinaires (hygrométrie, température).
Structures du financement : 6 millions d’euros. 1/3 provient des subventions de l’IP à Paris par l’intermédiaire du ministère de la recherche et le reste est récupéré directement par l’IP de la Guyane. La recherche ne débouche pas sur des brevets mais sur des mesures de santé publique donc les activités de recherche ne sont pas sources de financement. Le revenu des activités propres (2,8 millions d’euros) provient des laboratoires d’analyses. Ils ont une troisième source de financement à hauteur de 1,2 millions d’euros issue de collaborations avec d’autres organismes tels que le CNR, le DSDS, Biorad, Sanofi, ou la région Guyane. Par exemple avec le laboratoire pharmaceutique Sanofi, il ont comme projet de recherche de cultiver des molécules développées dans les laboratoires de Sanofi qui pourront potentiellement être des candidats pour la prophylaxie (processus actif ou passif ayant pour but de prévenir l'apparition ou la propagation d'une maladie) du paludisme dans une quinzaine d’années. Sanofi utilise la capacité de l’IP à cultiver les parasites pour tester le pouvoir in-vitro de leurs molécules anti-malariques. Biorad, quant à lui, développe des tests diagnostics de la dengue et ils se servent de la batterie de données de l’IP de la Guyane.
Les grandes activités de recherche sont donc la dengue, l’infection VIH, le paludisme et la leishmaniose principalement et ensuite les autres arboviroses la grippe, l’herpès virus.
La dengue :
maladie virale transmise par un moustique nommé Laedes. Il y a quatre types de sérotypes de la dengue, sérotype 1,2,3,4. La Guyane est une zone d’endémie c'est-à-dire que la maladie est là tout le temps par vagues épidémiques, tous les sérotypes circulent en même temps mais un sérotype est majoritaire. Actuellement, il y a deux types de sérotypes principaux : le type 2 qui a émergé en novembre 2005 sur le fleuve Maroni et qui s’est très fortement propagé au début mais qui s’atténue actuellement et le type 1 qui a émergé en mars 2006 sur le fleuve Oyapock et qui est très intense en ce moment. C’est un réel problème de santé publique et tout particulièrement sur le littoral.


Le moustique femelle, pique un homme qui débute la maladie c'est-à-dire que le virus circule dans son sang. Après avoir pris son repas sanguin (un repas sanguin tous les deux jours), il faut qu’il y ait un cycle de multiplication du virus dans l’organisme du moustique. Il peut devenir vecteur de la maladie au bout de 7 à 8 jours lorsqu’il aura à prendre son prochain repas sanguin. Les
Une fois que l’on a eu un des types de dengue, on ne pourra plus l’attraper mais on pourra encore attraper les autres types. La dernière épidémie de type 1 date d’il y a 10 ans. On peut observer un retour de ce type malgré l’immunité acquise par la population contaminée car le taux de natalité est le plus fort de France et il y a une forte rotation de fonctionnaires et de militaires, ce qui recrée une population susceptible de tomber malade. Les examens pour diagnostiquer la dengue n’est pas le même en fonction de la période de la maladie ; soit on va chercher le virus lui-même si la contamination date de moins de 5 jours après le début des signes cliniques de la dengue (isolement et identification sur culture cellulaire (fait par le Centre National de Référence), identification par biologie moléculaire qui consiste à chercher avec des sondes le génome du virus (technique du PTR), détection de l’antigène NS1 developpé par Biorad). Il y a aussi le diagnostic indirect qui consiste à faire la sérologie c'est-à-dire à chercher les anticorps produits par notre organisme.
Il existe un système de surveillance automatisée qui déclare sur un site internet tous les nouveaux cas de dengue de façon presque instantanée. Pour lutter contre la dengue, c’est de la responsabilité du département de faire une désinsectisation. Mais il faudrait lutter plutôt contre les larves et ceci nécessiterait que la population soit plus vigilante par exemple en ne laissant pas de l’eau stagnante dans les coupelles des pots de fleurs. Les campagnes de prévention est sous la responsabilité de l’Etat.
Il y a aussi la transmission verticale c'est-à-dire que la descendance du moustique pourra transmettre le virus. Le moustique a une zone de vol de 100-150 mètres mais ne s’éloignera jamais beaucoup du lieu où le moustique femelle aura pondu ses œufs. Le moustique va piquer un hôte (un animal ou un homme) et c’est lui qui va propager la maladie de part ses déplacements.
Une théorie dit qu’une dengue secondaire est plus grave qu’une dengue primaire. Ce point est très discuté. Mais si l’on prend cela en considération, cela entraine des questions concernant la vaccin qui ne doit pas être seulement pour un sérotype mais pour les quatre en même temps.
Les expressions cliniques de la dengue peuvent être très différentes : certains hôtes vont faire une dengue complètement asymptomatique, d’autres font faire une dengue de forme hémorragique et vont en mourir. Le débat à l’heure actuelle est de savoir si cette variabilité des signes cliniques est liée au virus ou à l’hôte. Collecter les virus en période épidémique et de voir leur évolution soit sur la zone Guyane soit par rapport à un autre foyer tels que la Martinique ou la Guadeloupe (les départements français d’Amérique).
Laboratoire de sécurité P3. Le sang d’un malade est étudié et des mesures sont prises pour détruire l’échantillon totalement après.
Concernant les autres arbovirus, l’une des craintes principales de l’IP de la Guyane c’est de voir se développer une épidémie de chikungunya (alphavirus) car l’Aedes est un vecteur remarquable pour transmettre ce virus. Il y a eu deux cas de chikungunya en Mars 2006 (Matoury, Saint Laurent) et en mai 2006 (Cogneau, Larivot). La première des mesures a été d’investiguer sur le terrain pour voir s’il s’agissait du début d’une épidémie. Finalement, il s’agissait de deux cas d’importation du virus venant de la Réunion. Il a été fait ensuite une pulvérisation draconienne d’insecticide.
Le projet VIRUSES (Virus-Reservoir-Ubanisation, Surveillance de l’Emergence en Amérique du Sud) est un projet tout récent de veille des maladies émergentes telles que la dengue, la rage, les syndromes cardio-pulmonaires à Hantavirus et les fièvres hémorragiques à Arénavirus. On cherche à mieux comprendre pourquoi, quand et comment ces virus sortent de la forêt et infectent l’homme.
Le VIH-1(virus de l’immunodéficience humaine) :
C’est un gros problème de santé publique en Guyane, 1,2% de la population est contaminée. Le taux de découverte de la séropositivité et du SIDA est multiplié par 15 par rapport à la métropole. Mais il y a un biais important car 80% des cas sont des brésiliens qui viennent en Guyane pour se faire soigner.
Etude de la fréquence et de la résistance de ce VIH aux anti rétrovirus (ARV). Lors de la prescription des ARV, on fera un test de résistance de manière systématique.

Le paludisme:
Le Paludisme est un véritable fléau touchant entre 3000 et 5000 par ans. Contrairement à la Dengue, il est issue de l'invasion du corps humain par un parasite. 3 espèces de parasites sévissent actuellement en Guyane: le P.Falciparum (souvent mortel), le P.Vivax (donnant lieu à des paludisme souvent chronique) et le P.malariae (plus rare). Il est transmis à l'homme par la piqure d'un moustique (l'Anophèle femelle dans la plupart des cas). Après la piqûre du moustique, le développement de la maladie suit trois phase:
.Une phase hépatique durant laquelle les sporozoïtes injectés à l'homme par l'insecte se développe (au sein des cellules hépatique) pour devenir schizontes (protozoaires) qui finissent par bourgeonner envoyant ainsi des mérozoïtes infecter les globules rouges du sang du malade. Pour certaines formes de paludisme comme celle provoquée par le P.Vivax, des parasites peuvent survivre dans le fois pendant plusieurs années donnant lieux à des crises chroniques.
.Ainsi commence la phase dite de transfert durant laquelle, le sang de l'hôte est progressivement envahi par le parasite.
.Durant la phase sanguine, les merozoïtes font éclater les globules rouges libérant d'autres merozoïtes pouvant infecter d'autres globules rouges ou bien infecter un moustique qui aurait piqué le malade. Ceci qui provoque fièvre et anémie pouvant aller jusqu'à la mort dans le cas du paludisme neurologique (P.Falciparum). Le parasite ne peu continuer plus loin son cycle de reproduction sans être dans le corps du moustique.
La problématique majeure associée au paludisme est la lutte contre le phénomène de résistance aux médicament due au cycle de reproduction très court du parasite et à la mauvaise utilisation des médicaments.


La leishmanose:
Moins importante, cette maladie parasitaire transmise par les phlébotomes (moucherons) touche environ 500 personnes par ans. Son étude est némanmoins très utile, notament pour la compréhension des phénomènes liés à l'immunologie humaine.



DRIRE, vendredi 20 février

La DRIRE, ou Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement, est l'un des acteurs majeurs en ce qui concerne les problèmes miniers en Guyane.

Au niveau national, la Drire est un service déconcentré du ministère de l'écologie, de l'énergie et du développement durable mais opère pour des missions relevant du ministère des finances et de l'industrie. L'organisation est matricielle :
géographique : subdivisions régionales
fonctionnelle : division par activité.

Le champ d'activité de la Drire est divers : énergie, écologie, sous-sol mines et carrières, métrologie... En ce qui concerne la Guyane, zone aurifère, un des rôles de la Drire est la charge de dossiers de titres miniers (permis de recherche, exploitation et concessions), mais également de faire appliquer les règles environnementales en vigueur. Enfin, le développement industriel est une mission d'accompagnement des PMI pour "booster" l'économie locale.

Ceci conclut la note introduction sur la Drire. Venons-en au rendez-vous à proprement parler, avec Philippe Combe, directeur de l'industrie, de la recherche et de l'environnement. Soyons honnête, les discussions informelles précédant ce rendez-vous diverses personnes (membres d'associations écologiques, commerçant locaux, industriels de la mine, etc...) nous avaient préparé à affronter des gens hautains, appliquant les directives de Paris sans avoir aucune idée du terrain Guyanais. Nous avons eu une assez importante désillusion...

Nous avons rencontré un homme très ouvert et inquiet de la situation Guyanaise. Un regard par forcément objectif mais clairement sans langue de bois. La Drire a, il faut le reconnaître, un mauvais rôle en Guyane. En permanence sous les sollicitations des industriels miniers, des écologistes, des élus locaux et enfin des "têtes pensantes" de Paris, la position que prendre la Drire Antilles-Guyane relève presque d'un numéro d'équilibriste.

Beaucoup de ce qui a été dit durant cet entretien privilégié était de nature confidentielle. A vrai dire, il n'y a pas eu de secret d'état dévoilés mais certaines vérités polémiques méritent de pas s'ébruiter sur un blog public.

Toujours est-il que le problème de l'orpaillage (légal et illégal) en Guyane pose un sérieux problème... Il faut savoir que de toute façon, la Guyane ne pèse pas lourd sur le marché mondiale de l'or : 0,1 %. La présence ou non de la Guyane sur ce marché n'a pas donc d'effet économique notable au niveau mondial, ce qui est différent du cas de la nouvelle Calédonie (pesant 25% dans le marché du Nickel) . 

Toutefois, de nombreux gisements identifiés par BRGM entre 1973 et 1993  ont constitué un "appel d'offre implicite" pour des industriels étrangers. En effet, les gros gisements d'or primaire ne peuvent être pris en charge que par de gros investisseurs compte tenu des lourds moyen techniques nécessaire. Or, il n'y a jamais eu de grosse mine d'or en Guyane, seuls les artisans et moyennes industries s'y attellent.

Pourquoi ? Ce ne sont pas les projet qui ont manqué. Le cas Cambior (filiaile du canadien Iamgold), un "quasi scandale" aux yeux de certain, est représentatif de l'ambiance du secteur économique aurifère en guyane. Il s'agit du refus net de N. Sarkozy par son pouvoir discrétionnaire du projet de Iamgold à la montagne Kaw, après des années d'investissement en recherche de la part de cette dernière (une centaine de millions d'euros), engagements en termes de protection de l'environnement (même le grenelle de l'environnement avait été favorable à ce projet) et en assurant un taux de 80% d'employés guyanais sur site. Une décision étonnante puisque les plus féroces détracteurs de ce projet pensaient, quelques jours avant ce véto, que le combat était perdu. La polémique reste ouverte et les questions sont nombreuses et passionnantes...

-que rapporte réellement la mine à la guyane
-comment exploiter durablement le secteur
-le problème de la lutte contre l'orpaillage clandestin
-pourquoi l'état français fait des yeux si doux quand il s'agît de déforester des kilomètres carrés pour installer Soyouz au CSG tandis que le projet Cambior fût refusé pour raison écologique ?

Nous ne prétendons pas avoir les réponses, et le débat reste bien ouvert...


lundi 11 mai 2009

Arianespace

Nous avons de nouveau passé la matinée au centre spatial guyanais en compagnie de Monsieur Jean-Jacques Auffray, second d'Arianespace. Arianespace est aujourd'hui une référence internationale en matière de lancé de satellites en orbites basses et géostationnaires. La visite, très dynamique, s'est déroulée en deux phases: nous avons eu d'abord une brève présentation d'Arianespace, puis, nous sommes allés sur le terrain afin d'observer les différentes installations du CSG utilisées par Arianespace. Trois grands projets ont occupé notre matinée:

. Ariane 5
. Soyuz
.Vega

Ariane 5:

Ariane 5 fait suite à une grande famille de lanceurs Ariane.
Le fer de lance d'Arianespace a lancé ? satellites au court de 22 lancés réussits sur 36. Il y a deux types de lanceurs Ariane 5 : le lanceur Ariane 5 G (moteur Vulcain) avec une performance 6600 kg et le lanceur 5 ECA (moteur Vulcain2 et Etage supérieur Cryogénique A) avec une performance de 9500 kg. Nous avons assisté, d'ailleurs au lancement de l’Ariane 5 ECA V187 le jeudi 12 février.

Les Ariane 5 ECA sont des lanceurs lourds pour la desserte de l’orbite de transfert géostationnaire
Il existe une configuration unique et fiable : 43 lancements au total, 29 succès d’affilée depuis 2003
S’appuyant sur les meilleures compétences européennes
• Un étage principal cryotechnique (LOX, LH2) propulsé par le moteur Vulcain 2
• Deux boosters à propergol solide partiellement fabriqués au CSG
• Un étage supérieur cryotechnique bénéficiant de l’expérience du moteur HM7b (>80 succès d’affilée)

Les différentes étapes de l'élaboration de l'une des fusées Ariane 5 nous ont été présentées plus en détails:

Les Etages d'Accélération à Poudre (EAP; Booster).
Pour dérouler le processus de façon chronologique, Regulus reçoit, dans un premier temps, les enveloppes ou structures des segments. Celles-ci sont fabriquées en Allemagne par la société MT Aerospace (ex-MAN Spatial Technologies) puis envoyées en Italie, chez Avio, pour la pose de la protection thermique interne avant d'être transférées en Guyane. Regulus se charge alors de procéder au nettoyage, ou "avivage" des structures avant le chargement.
Celui-ci se déroule en 3 temps : le malaxage, la coulée et les contrôles non-destructifs.
En parallèle à cette production, Regulus reçoit également le segment S1 fabriqué à Colleferro, près de Rome, ainsi que l'allumeur. Ces éléments subissent alors des contrôles aux rayons X pour vérifier que rien n'a été altéré pendant le transport, puis ils rejoignent la zone de stockage.
Europropulsion, filiale de la société italienne Avio et de la société française Snecma (Groupe Safran), prend le relais de Regulus pour la production du Moteur à Propergol Solide (MPS) puis du Moteur Pressurisé Equipé (MPE).
Les segments et l'allumeur sont livrés par Regulus, tandis que la tuyère est envoyée directement, par bateau, à Europropulsion depuis l'établissement Snecma Propulsion Solide du Haillan (près
de Bordeaux).
Nous avons été accueillis par Monsieur Vales , de Europropulsion en charge de ce travail.


 Nous avons pu, par la suite, observer l'Etage Principal Cryotechnique (30,53m de hauteur/173t d'oxygène et d'hydrogène liquides), l'Etage Supérieur Cryotechnique (4,71m de hauteur/ 14,7t d'oxygène et d'hydrogène liquide) et la case à équipement (« cerveau » électronique de la fusée) assemblés aux EAP dans le BIL.
 Une fois ces étages assemblés, il ne reste plus qu'à placer les charges utiles et la coiffe sur le corps de la fusée. Cette partie est effectuée au Bâtiment d'Assemblage Final (BAF).
 Enfin, la fusée est transportée jusqu'à la zone de lancement (cette étape est effectuée la veille du départ)


Soyuz:
L'ensemble de Lancement Soyuz au CSG est en cours de réalisation par l’ESA, le CNES, Arianespace et ses partenaires Russes.


La participation Russe à ce projet est la fourniture des lanceurs et d’équipements faisant partie d’un complexe dédié.


Soyuz au CSG sera principalement consacré au marché institutionnel pour des missions scientifiques, et aux satellites de télécommunications.
Le service commercial Soyuz au CSG sera inauguré pour un premier vol fin 2009

Nous avons pu observer le chantier de construction du pas de tir (Vinci) destiné à une version améliorée de ce lanceur d'origine Russe. La nouvelle configuration comprendra une avionique modernisée (pilotage numérique), une nouvelle coiffe adaptée aux besoins commerciaux, une amélioration du troisième étage supérieur Frégat et du 3ème étage et une adaptation à l’environnement Guyane. Il pourra transporter jusqu'à 3 tonnes de charge utile en Orbite de Transfert Géostationnaire (GTO). Le challenge pour le maître d'ouvrage (ESA) est d'adapter la technologie Russe aux normes et impératifs européens (par exemple, le « niveau sauvegarde » a du être ajouté). Le premier étage est constitué de 4 propulseurs à oxygène liquide et kérosène. Les deuxième et troisième étages utilisent le même carburant tandis que le dernier étage (Frégat) utilise un ergol à base de peroxyde d'azote, d'UDMH et d'hydrazine. Contrairement à Ariane 5 qui est assemblée à la verticale, Soyuz est assemblée à l'horizontale (MIK).


Véga:

Le programme VEGA est un programme de l’ESA, ayant pour Maitre d’Œuvre la société italienne ELV (ASI/Avio).
L’ensemble de lancement Vega est actuellement en cours de réalisation. Il sera lancé depuis la zone de lancement anciennement dédiée à Ariane 1.
Le premier lancement de Vega est prévu début 2010.
Lanceur plus petit (1,5t de charge utile pour 120t au total), il pourra emmener des satellites sur orbites basses et héliosynchrone. Il possède 4 étages (3 étages à propulsion solide et un 4ème à ergol liquide).


Rythme de lancements :
• En 2008, 6 Ariane 5 et 1 Soyuz (depuis Baïkonour) ont été lancés avec succès.
• 7-8 lancements Ariane 5 sont prévus en 2009 en plus du vol inaugural Soyuz au CSG.
• Au-delà, la cadence se stabilisera autour de 6-8 Ariane 5, 3-4 Soyuz et 2 Vega par an
• Arianespace possède le plus grand carnet de commande de l’Industrie de Transport Spatial :
• 30 satellites GTO à lancer (Ariane 5, Soyuz)
• 10 lancements Ariane 5 institutionnels dédiés (dont 8 ATV, Automated Transport Vehicle pour ravitailler la Station Spatiale International ISS)
• 9 lancements Soyuz dédiés

Responsabilité opérationnelle d’Arianespace pour Ariane 5, et bientôt pour Vega et Soyuz :
• Coordination générale de l’intégration des lanceurs,
• Responsabilité de la préparation finale des lanceurs, y compris les opérations combinées Lanceur/Satellites
• Chronologie finale.
• Maintien en condition opérationnelle des installations qui sont confiées à Arianespace
• Participation aux développements en Guyane (optimisation de l’ELA 3 (lancement Ariane-5), SLV (Site de Lancement Vega) et ELS (Ensemble de Lancement Soyouz)).

Camp Cariacou

Après un réveil relativement matinal, un court trajet en voiture, et un café salvateur sous cette météo incertaine, nous voici, ce samedi 14 février, embarqués sur notre pirogue motorisée en direction du Camp Cariacou ! Entourés de part et d'autre par une végétation foisonnante, seuls sont venues perturber ce voyage de petites escales afin d'observer des animaux perchés (singes) perchés sur les branches nues de certains arbres. Heureusement que nos pilotes avaient l'oeil, car nous serions passés à côté sans rien apercevoir !

Les carbets

Arrivés au camp, nous posons nos affaires sous nos carbets et partons en exploration en forêt, guidés par un membre du camp, ???. Au programme : découverte de la flore et de la faune locale. La postérité retiendra les passages de rivière en équilibre sur les troncs d'arbre encore humides !

Quand les mineurs s'improvisent funambules

Notre guide

Suite à cette promenade en pleine nature guyanaise, le camp nous réparti sur deux activités. Certains préfèrent suivre un cours de survie en nature hostile donné par un ancien baroudeur de la jungle guyanaise, étant déjà parti seul plusieurs fois seul pour de nombreux mois le long des fleuves de la région. Au programme : comment allumer un feu sans rien, comment se protéger des animaux et de la pluie la nuit, comment trouver le plus rapidement possible de l'eau potable ... D'autres on préféré aller chercher à la source même des coeurs de palmier afin de pouvoir les manger le soir même. Ensuite, un apéritif suivi d'un repas cuisiné par le cuisinier camp fût suivi d'une promenade nocturne en pirogue le long du fleuve, afin d'apercevoir les animaux de nuit, dans leur état sauvage. Les piroguier, grâce à leur lampe torche, repèrent les animaux, grâce à la lumière que leurs yeux reflètent dans le noir. Pour retrouver le camp dans les méandres du fleuve, mieux vaut connaître l'endroit !

Tout le camp se réveille de bonne heure, le soleil levant aidant. Après un rapide petit déjeuner, nous voici repartis vers Kourou, après un week-end dépaysant et instructif !

Mardi 17 février 2009, le CSG

Après un premier échange avec notre accompagnatrice du CSG pour nous présenter les acteurs du site spatial de Kourou et une visite de la salle de contrôle, nous avons assisté en fin de matinée à une présentation sur l’action environnementale du CSG.
Nous avons appris la composition chimique des comburants utilisés :

Afin d’optimiser l’emplacement des capteurs de mesure d’impact environnemental des lancers, le CSG utilise un logiciel de modélisation numérique de la trace au sol du nuage provoqué lors du lancer :


Voici les suivis réalisés par le CSG :



Une action qui s’étend jusqu’au site Soyouz :


Après avoir déjeuné le repas qui nous avait été gracieusement offert, nous avons visité le site de l’entreprise Europropulsion dont le slogan dévoile l’activité : « Notre métier, la propulsion solide civile »


Europropulsion assure les maîtrises d’œuvres suivantes :

L’ingénieur qui nous fait visiter le bâtiment nous indique que sa profession est très représentée dans l’entreprise et nous explique comment le travail est réparti entre les différentes équipes d’ingénieurs :


Et nous montre les outils spécifiques avec lesquels ils travaillent :

Ainsi que les produits construits :

et leur cadence de production :

Enfin, il nous a indiqué qui sont les principaux clients d’Europropulsion :

dimanche 10 mai 2009

jeudi 12 - Guyaflux + lancement

Visite de la tour à flux Guyaflux – une installation de l’Engref










Guyaflux, c’est un dispositif de mesure de flux entre la canopée et l’atmosphère, mais aussi entre le sol et la couverture végétale. Le but est d’une part de quantifier les échanges d’eau, de dioxygène, d’oxygène, entre la forêt et l’atmosphère, et entre le sol et la forêt ; d’autre part, de révéler des cyclicités dans ces échanges, afin de mieux comprendre les variations dans l’activité de cette énorme biomasse, qui pèse énormément sur la vie de la Guyane, sur son économie, et sur le climat mondial.

*La tour à flux :
L’escalade de ces 55m nous amène 20m au dessus de la canopée et nous permet de capter les effets de 50 ha de forêt. À chaque étage (10m) sont captés le vent, l’humidité, la température, la pluie, le rayonnement (qui permet de savoir si les feuilles sont vertes ou jaunes, et de le quantifier), le taux de CO2 et d’O2. On distingue ainsi des cycles journaliers – capture de CO2 le jour, respiration la nuit – et annuels – saison sèche, grosse baisse de la respiration et ralentissement de la photosynthèse – et saison humide.

*L’analyse des feuilles :
Les flux mesurés sur la tour sont globaux : ils englobent les échanges du sol, des troncs, et des feuilles. Il est important de savoir qu’est-ce qui est responsable de quoi, afin de savoir prévoir les conséquences de l’exploitation de la forêt.

L’analyse des feuilles se fait aussi à partir de la tour. Un système de cordes permet à un expérimentateur d’aller coller une petite cellule sur les feuilles et d’en mesurer les échanges d’eau et de CO2.

*L’analyse des troncs :
Les flux de sèves et d’eau sont poussés par une pompe à différentiel de pression : l’eau s’évapore par le haut, et est pompée par le bas. On quantifie l’activité de cette pompe en collant une sonde qui chauffe en bas du tronc, et un capteur de température 1m20 plus haut. L’eau et les sels minéraux montent, la sève descend. Chaque jour, un arbre pompe de 80 à 200 L d’eau !

*La mesure de l’activité du sol :
Il est responsable de 50% de la respiration de l’écosystème ! Il est difficile cependant de savoir qui est responsable de quoi, entre la faune, les bactéries, les racines, les feuilles mortes qui se décomposent… On mesure cette activité à l’aide d’une cellule de 70cm de diamètre, recouverte d’un scaphandre.


Lancement




Fin de la journée : jeudi 12 est, comme une douzaine d’autre chaque année, un jour important pour la Guyane. Ce soir, on lance 3 satellites. Un très gros satellite de télécommunication italien, et 2 satellites tout petits, pour la recherche. L’enjeu est gros pour le directeur des télécommunications italien, et il le rappelle à 2 reprises lors de son discours dans la salle Jupiter, d’où l’on surplombe les rangées d’ordinateurs qui reçoivent les rapports techniques en temps réel des activités du matériel : « c’est tout de même cher ». Nous sommes dans la salle Vénus, à 6km du lanceur, et à 19h34 exactement naît une énorme lumière à l’horizon, mais pas un bruit. Il arrive lorsque l’énorme lumière est déjà montée de quelques dizaines de mètres au dessus de l’horizon. On ne crie pas victoire quand la coque protectrice est larguée, ni même quand les boosters sont largués. Mais quand les écrans annoncent que les satellites ont été lâchés par le lanceur, à 250 km d’altitude, sur leur orbite elliptique qui les mènera en orbite géostationnaire à 36 000 km d’altitude. Lancement réussi, soulagement, le banquet était déjà prêt pour fêter ça, comme s’ils savaient déjà que ça allait marcher. Nous comprendrons mieux cette prouesse technique après la visite du centre spatial, la semaine prochaine.